En amitié, en amour, au travail… La dépendance affective est une manifestation psychologique définie comme un besoin de l’affection des autres. Cela peut s’avérer très souffrant. Quels sont les symptômes et comment sortir d’une dépendance affective ?

Définition

Elle peut être définie comme un besoin de l’affection des autres quitte à négliger sa propre personne. Elle est considérée comme un état pathologique lorsqu’elle provoque de la souffrance. La dépendance affective désigne un phénomène d’incapacité psychologique à vivre par et pour soi-même. Dotés de peu de confiance en eux, les dépendants affectifs souffrent de ce manque dans tous les domaines de leur vie, notamment dans le domaine amoureux. Ils ont une forte tendance à s’effacer devant leur partenaire. Ces personnes cherchent constamment l’approbation de leur compagnon. Enfin, elles souffrent d’une peur maladive de l’abandon. Évidemment, cela pèse lourdement sur leurs relations.

« La dépendance affective est un frein à des relations saines. »

Dr Dominique Servant, Médecin Psychiatre

Dépendance affective en amitié ou en amour

Que ce soit en amitié ou en amour, la dépendance affective est un frein aux relations saines et équilibrées. Tout comme en amour, la dépendance affective en amitié donne généralement lieu à une jalousie maladive. En effet, le dépendant est très possessif vis-à-vis des personnes auxquelles il tient. On retrouve souvent chez lui la notion d’exclusivité. Le dépendant se sent donc non seulement en compétition avec l’ami qu’il admire, mais aussi avec les personnes qui les entourent. Il est impossible d’aboutir à une relation saine et stable dans ces conditions. Le dépendant est éternellement insatisfait et psychologiquement épuisé. 

Symptômes

La dépendance affective peut se traduire par différents signes d’intensité variable selon les individus :

  • peur de l’abandon,
  • jalousie excessive,
  • insatisfaction chronique,
  • incapacité à prendre des décisions seul,
  • manque d’estime de soi,
  • anxiété et dépression (surtout lors de rupture),
  • comportements compulsifs.

La dépendance affective a aussi tendance à favoriser les conduites addictives (alcool, drogues, jeu) pour fuir la souffrance. « Quand elle est trop exclusive et envahissante, la dépendance affective se répercute sur le quotidien. Cela détériore la vie sociale, voire professionnelle. Dans le couple, elle est souvent à l’origine de conflits qui peuvent conduire à la rupture alors que c’est ce que la personne redoute« , explique le Docteur Dominique Servant psychiatre et psychothérapeute.

Causes et facteurs de risques de la dépendance affective

Les états pathologiques de dépendance affective touchent principalement les individus vulnérables en ce qui concerne les liens d’attachement. « Elle survient chez les personnes hypersensibles, qui manquent de confiance en elles, ayant eu parfois des difficultés dans une précédente relation de couple« , poursuit le spécialiste. Dans certains cas elles ont subi un manque d’affection pendant l’enfance. Également, elles peuvent avoir vécu un choc émotionnel, mais ce n’est pas systématique. Les femmes sont généralement plus affectées par la dépendance affective que les hommes.

Solution : que faire pour sortir de sa dépendance affective ?

Cela passe tout d’abord par une prise de conscience de cet état. C’est souvent quand ça va mal lors d’une consultation chez un psychologue que les dépendants affectifs comprennent leur handicap sentimental. « Si on ne peut pas complètement changer sa personnalité, on peut en revanche réduire ce trait grâce à un travail de développement personnel et/ou une psychothérapie si nécessaire« . Le dépendant doit réussir à intégrer le fait qu’il faut d’abord s’aimer pour réussir à vivre une relation amoureuse saine. « La peur de se retrouver seul doit être vaincue par quelques exercices simples. Par exemple, s’exposer à des moments de solitude ou d’éloignement de l’autre, s’engager dans des activités pour soi et par soi-même et mieux accepter les émotions et les frustrations« . Le sport, l’expression artistique ou la méditation sont des activités qui peuvent l’aider à se connaître davantage et donc, à gagner en confiance en soi.

Qui consulter ?

Face à des signes de souffrance, d’anxiété et de dépression, nous vous recommandons de solliciter un avis médical (médecin traitant, médecin psychiatre ou psychologue). Les répercussions de la dépendance affective peuvent nécessiter une prise en charge spécifique au moyen d’une thérapie de couple ou d’une thérapie comportementale et cognitive (TCC).

Les TCC

Indiquées pour traiter les troubles tels que l’anxiété et les comportements addictifs, les experts recommandent les TCC aux personnes qui souffrent de dépendance affective et qui veulent entamer le processus de guérison. Les objectifs de la prise en charge sont principalement de changer le schéma de personnalité de dépendance et réapprendre une conduite adaptée afin de retrouver autonomie et équilibre dans la relation de couple.

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Source : Dr Dominique Servant, Médecin psychiatre